Le cimetière de péniches

Dimanche gris, juste au bord de la pluie, on ne sait quand cela basculera. Pas de ballades possibles. Pour les photos, c’est peine perdue. Alors je cherche sur le net, sur googlemaps plus particulièrement, pour repérer, pour imaginer de futures sorties.

Mon oeil est attiré par un groupe de péniches. Elles sont une douzaine, protégées du fleuve par un liseret de verdure. Il ne pleut pas, la luminosité semble s’améliorer. Ce n’est pas loin, nous voilà en route. Nous partons avec le vieux land, aucun chemin de halage ne saurait lui résister.

Le vieux pont tournant qui se trouve juste devant nous, si. Je n’ose pas le faire traverser, nous continuons à pied. Et, au bout d’1km5, nous ne sommes pas déçus.

De vielles péniches et autres bateaux finissent une vie de labeur, à l’abri, entre le chemin de halage et ce qui reste d’une très vieille écluse.

La Kiruna repeinte il y a longtemps coté chemin de halage ne fait plus guère illusion. Nous l’avons retrouvée en activité sur le canal Saint Martin.

“Graceland” a coulé de l’avant et nous montre son gouvernail.

Le nom des autres péniches, trop rouillées, n’est plus lisible.

Il est possible que certaines de ces péniches étaient destinées à être transformées en habitation. Deux d’entre elles semblent habitées, malgré des installations sommes toute assez sommaires et une ambiance de cimetière….

Après quelques recherches, l’endroit était autrefois la passe d’une écluse manuelle, démantelée en 1962 en raison du réaménagement des plans d’eau navigables de la Haute Seine et du remplacement des écluses manuelles au profit d’écluses automatisées bien plus importantes.

Les bâtiments n’existent plus. La maison d’éclusier, marquée d’une croix sur la carte postale ci-dessous a été démolie en 2012.

La fouille qui borde l’écluse, ancienne sablière, a servi également de cimetière de péniches. Sur la vue aérienne ci-dessous, datée de 1958, on voit l’écluse encore en fonctionnement et quelques péniches abandonnées dans la fouille.