Au moment où je vais commencer le petit récit qui agrémente (du moins je l’espère) nos quelques clichés, je termine la lecture d’un article sur paj-mag “le magazine digital du patrimoine” sur l’exploration urbaine.
Il y est écrit : “Au plus près de l’aspérité d’un ordre économique chancelant, les urbexeurs plongent dans une dystopie urbaine”(WTF?)
L’urbexeur moyen, qui lit la presse, tape dans google “dystopie” et trouve : “anomalie ou irrégularité congénitale dans la position anatomique d’un organe du corps avec entre parenthèses : dent, rein, testicule, etc.”
Dystopique toi-même !
Bon une dystopie c’est aussi un récit de fiction qui présente une vision cauchemardesque du monde, étroitement contrôlé et auquel on ne peut échapper. “1984″ de Georges Orwell est un bon exemple de dystopie, la série “La servante écarlate” aussi.
Vous avez le concept ? bon. Poursuivons.
C’est l’exact sentiment contraire que l’on éprouve en visitant le Château dans l’Azur.
Paisible, c’est le qualificatif qui vient tout de suite. Et isolé aussi, très isolé.
Construit en 1903, ce joli petit château de style normand a été transformé en maison de retraite accueillant 20 résidents.
C’est peu, le château n’est pas très grand. C’est trop peu en fait pour investir, pour maintenir le personnel nécessaire.
Les résidents du Château dans l’Azur seront regroupés, en 2006, avec les résidents d’un autre château dans une construction neuve et sans âme.
Moins isolée, plus fonctionnelle, la nouvelle maison de retraite sera aussi plus rentable…
Je ne garderai de l’article cité plus haut que la phrase de Nicolas, urbexeur interviewé au sujet de sa passion: “J’ai l’impression de mettre une pause à la vie, coincé entre le passé et le présent”.
C’est exactement ce qui se passe ici. On déambule de pièce en pièce, le quotidien s’est envolé, il ne reste que l’instant présent, l’esprit du lieu, la lumière qui s’infiltre.
C’est une toute autre ambiance qui nous attendra dans le château que nous découvrirons le lendemain, mais je vous en parlerai le moment venu.
Le Château dans l’Azur est l’un de ces lieux suspendus entre le passé et le présent. Il ne s’y est rien passé depuis le départ des résidents.
Difficile à trouver, il est cependant hyper facile d’accès. Un peu de marche à pied à travers bois, pas de clôture (ou si peu), pas de grilles.
On déplorera cependant une bonne chute dans les bois, à cause d’un tronc coupé presque à ras du sol (le presque est important), bref vol plané, un bleu énorme à la main qui a reçu l’appareil photo en premier, puis toute ma personne (j’ai encore la marque de l’objectif).
On s’attend à un saccage en règle, et bien non. Un seul miroir brisé. C’est une ancienne maison de retraite, on s’attend à des mises en scène, et bien non. Le peu qui reste est à peu près en place.
De jolies lumières, des couleurs fanées, un ciel bleu d’azur, on aimerait plus de visites comme celle-là, Otis aussi (toujours aussi flou Otis).
Et surtout restez prudents!
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