Le château de l’Escargot

Celui-là a été repéré sur geoportail après un ratissage lent, minutieux, obsessionnel. Pointé en jaune (pas sûr…) sur notre “mymaps”. Quand c’est pointé en jaune on n’y va pas exprès, au mieux on fait un petit détour en passant dans le coin.

Donc, on était partis voir “Le Château des Quatre Ailes”, et celui là était sur le chemin en remontant. Impossible de le voir de la route. On gare la voiture et on emprunte un chemin cayouteux sur le côté, à pied. On arrive à ce qui semble être une cour de ferme, avec une grille en fer, rouillée et…entre-ouverte.

On se faufile et les herbes hautes nous arrivent à la taille. Les ronces aussi. Finalement l’urbex l’hiver ça a ses avantages, parce que là, il y a des taons aussi et des moustiques. On se fraye un chemin sur le côté de ce qui s’avère être de gigantesques dépendances.

Et on l’aperçoit, pas très flamboyant, pas très frais, mais vraiment très joli.

On ne savait pas du tout à quoi il ressemblait, nous avions juste une vue aérienne.

Une gigantesque glycine a pris possession de la façade, les volets du premier étage sont entre-ouverts. Il y a une entrée principale qui se trouve sous un joli porche qui fait balcon à l’étage supérieur et deux entrées secondaires situées au bout de deux petites ailes à droite et à gauche. Toutes sont verrouillées.

Nous faisons le tour, l’arrière est beaucoup moins joli. Une excroissance récente, munie de fenêtres et baies vitrées modernes et un peu cheap, obstrue la façade, mais nous permet un accès facile à l’intérieur.

Il est vide.

Enfin presque parce que des meubles sont encore emballés: une paire de canapés Ligne Roset, des chaises et des fauteuils, une bibliothèque démontée. Sur les étiquettes, l’adresse d’expédition se situe aux alentours de Madrid.

Sur une table, les derniers courriers datent de 2012 et sont adressés à une société immobilière domiciliée en Espagne.

Partout des travaux ont été entrepris mais à peine commencés, il y a des sacs de plâtre, des piles de boites de carrelage… Le carrelage est moche et on est plutôt contents qu’il n’ait pas été posé.

Au rez de chaussée, il y a plusieurs salons, une grande cuisine, une autre plus petite et quelques pièces sans intérêt. Il y a aussi un joli plafond à caisson avec un lustre un peu kitch.

et quelques jolies boiseries.

A l’étage il y a un immense couloir qui longe la façade avec une multitude chambres sans grand intérêt.

Sauf un curieux plafond (un des propriétaires aurait-il eu des origines bretonnes?),

une jolie glace.

Au bout de l’aile gauche, toujours à l’étage se trouve une chapelle. On ne la voit pas de l’extérieur parce qu’il n’y a pas de vitraux et que les deux ailes sont rigoureusement identiques vues de l’extérieur. Elle a un joli plafond avec un arc brisé et un autel en bois.

Nous fermons quelques fenêtres, histoire de préserver ce petit château plutôt en bon état. Nous disons au revoir à l’escargot.

Et nous nous faufilons au dehors en fermant derrière nous (style en tirant sur la chevillette, le sac de plâtre durci se place pile poil de manière à bloquer la porte). Ça a dû en contrarier au moins 4 que nous croisons sur l’avant du château. Déguisés en urbexeurs ils sont deux garçons et deux filles, tout de noir vêtu, l’un a déjà une frontale sur la tête. Ils se détournent, genre trois-quart arrière, en pensant qu’on ne les verra pas. Raté, un bonjour sonore les accueille.

Surtout ne cassez rien et pensez à…

…en partant.

PS: vous l’aurez deviné, nous n’avons rien trouvé sur l’histoire de ce château.


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