Le Sanatorium de la Forêt

La tuberculose tue 100 000 personnes par an en France au début du XXe siècle. Un programme de lutte contre cette maladie est lancé et comprendra notamment la construction de 250 sanatoriums, la plupart d’entre eux édifiés entre les deux guerres.

Un autre volet de cette lutte consistait en l’envoi à la campagne des petits parisiens, que l’on a évoqué dans l’hostellerie des Quatre Singes. L’isolement en pleine nature, le grand air et la lumière constituent la principale thérapie contre la maladie.

« Le sanatorium est un instrument de cure, un organe antituberculeux rationnel […], une maison scientifiquement agencée, une machine d‟hygiène thérapeutique faite pour ouvrager, si on peut dire, avec un maximum de rendement, certaines catégories de tuberculeux curables. » Louis Landouzy, 1900.

La rationalité du plan et la fonctionnalité des espaces du Sanatorium de la Forêt en font un témoin de l’architecture et des préconisations médicales de l’époque.

C’est en 1929 qu’est prise la décision de construire le Sanatorium de la Forêt. Les travaux qui ont commencé en 1932 seront pratiquement achevés en 1939. Mais le sanatorium n’ouvrira qu’en 1946 en raison de la guerre.

Il s’agit d’un sanatorium mixte qui comprend 210 lits.

Le principe architectural de ces bâtiments de traitement de la tuberculose est une développement longitudinal des façades associé à une étroitesse des bâtiments permettant ventilation et pénétration du soleil. La façade du Sanatorium de la Forêt est sans fin, elle mesure 268m de long.

Les bâtiments réservés au soins et à l’hébergement des malades sont orientés au sud et forment des lignes brisées qui épousent la déclivité du terrain. L’alternance de fenêtres à simple garde-corps et de fenêtres agrémentées de jardinières en fer forgé rompt la monotonie de la façade.

Les étages comprennent, orientés au nord, des galeries de soin d’été. Leur largeur est réduite au strict espace nécessaire à l’implantation de chaises-longues et au passage pour y accéder, soit 2,20m.

Pour les cures hivernales, la galerie, orientée au sud, se situe au rez-de-chaussée et présente une largeur plus standard de 4,20 m.

Le deuxième groupe de bâtiments accueille les fonctions d’accueil, d’administration et de vie sociale des malades. On y accède par un vaste hall d’accueil et un perron surplombé d’une marquise éclairée de dalles de verre circulaires.

Dans le parc sont disséminés des maisons et de petits immeubles destinés au logement de la direction et du personnel.

Dans les années 60, le sanatorium sera reconverti en centre de soins de suites et de réadaptation. Il fermera définitivement ses portes en 2008.

Le Sanatorium de le Forêt, après 14 années d’abandon, va (ou a déjà été?) racheté par la communauté de communes et va être réhabilité. Un projet de centre dédié à l’artisanat d’art, au spectacle et au cirque devrait voir le jour, et peut-être même des logements.